
Découvrez l’origine du vin de la région du Languedoc
Même si son existence semble être liée à celle de l’humanité, le vin est présent dans les mythes les plus anciens, mais personne ne semble vraiment connaître son origine.
Voilà pourquoi il nous semblait important de refixer un peu les choses et de retracer son épopée à travers le temps.
Le Caucase, l’origine de tout
Des fouilles archéologiques ont permis d’identifier le Caucase, et plus précisément l’actuelle Géorgie, comme le berceau de la vigne et de la viticulture. Des résidus retrouvés à une cinquantaine de kilomètres de Tbilissi, dans des jarres datant du Néolithique, ont révélé des traces d’acide tartrique, signature chimique du raisin et du vin, ainsi que trois autres acides (malique, succinique et citrique) liés à la viticulture. Doit on parler de berceau de l’humanité ?
Les premières représentations de la « vinification » nous plongent au IIIème millénaire avant notre ère.
On les retrouve sur des bas-reliefs égyptiens représentant des scènes de vendange et de pressurage. A cette époque, le vin est un produit réservé aux souverains et à leurs proches, les pharaons possèdent leurs propres vignes qu’ils utilisent pour les cultes, les rites et leurs tables.
Dans le tombeau du pharaon Toutânkhamon , on a découvert en 1922, des amphores de vin devant lui permettre de poursuivre ses dégustations au-delà de la mort c’est tout dire de l’intérêt que portaient les égyptiens à ce doux breuvage !
Chez les grecs et les romains
Pour les Grecs la vigne est indissociable du monde civilisé : ils l’implantent dans tout le bassin méditerranéen. De plus on la retrouve chez tous les philosophes et penseurs grecs mais aussi dans la mythologie avec le combien célèbre Dionysos dieu de la vigne.
Du côté de la péninsule italienne, les Étrusques, IX au Ier siècle av. J-.C, adoptent un style de vie assez proche de celui de leurs voisins grecques en leur empruntant leur amour du vin et des banquets. Chez eux le dieu de la vigne et du vin se nomme Bacchus et le vin était même considéré à l’origine comme un remède, parfois un antidote aux poisons.
Ils exploitent leurs propres vignobles et exportent leurs produits par bateaux.
Dès le IIIème siècle av. J-.C, les Romains perpétuent l’amour de la vigne et la diffusent encore en Europe. Ils plantent sur la côte tyrrhénienne de grands domaines viticoles et leur domination politique et militaire sur la Méditerranée leur permet de favoriser l’exportation du vin. Avec leurs navires, pouvant transporter jusqu’à 10 000 amphores de 25 litres, ils permettent au vin de se démocratiser dans le monde. C’est à cette période que la culture de la vigne se développe dans notre cher Languedoc Roussillon. De ces vignes implantées dans un territoire d’exception, le climat du Roussillon a su apporter à ses vignobles toute son originalité. Les nombreux bouleversements géologiques ont fait le reste : une diversité des sols et des sous-sols avec une multitude de terroirs aux caractères bien distincts : schistes, argiles calcaires, gneiss.
Le vin au Moyen Age
Après la chute de l’Empire romain, c’est l’Eglise qui maintient la culture du vin et la commercialise. Elle a considérablement augmenté les surfaces viticoles d’origine et a contribué à l’amélioration de ce dernier. Jusqu’au XIIIème siècle, on ne consommait quasiment que des vins blancs, que l’on coupait avec de l’eau pour les rendre plus buvables. Il était également coutume d’ajouter des épices ou du miel dans son vin. Sous le pontificat de Clément VI (1342-1352), séduit par un Clos-de-Vougeot, le vin rouge apparait comme le vin favori des français . C’est donc le Cour pontificale d’Avignon qui aurait lancé la mode des vins rouges, aujourd’hui la couleur la plus bue en France.
C’est la construction du Canal du Midi au XVIIème siècle qui donnera une première impulsion au vignoble languedocien en dynamisant tout le secteur économique régional et plus particulièrement le secteur viticole. Ce dernier, sillonnant toute la région en reliant l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, permet de faire connaître et de vendre les vins régionaux. Les vignerons profitèrent également de la pénurie des vins qui fut la conséquence de l’hiver particulièrement rigoureux de 1709 qui décima une grande partie des vignes. Le recours aux vins méditerranéens fut alors abondant. A cela s’ajouta, à la fin du XIXème siècle, le développement des chemins de fer qui permirent d’expédier plus facilement du vin aux mineurs et ouvriers du nord de la France notamment. Ce fut la période de plus grande prospérité du vignoble languedocien.
Expansion dans le monde
La colonisation a été un facteur clé de l’expansion de la vigne dans le monde. On a retrouvé des traces de vignes en Amérique du au XVIème siècle et en Afrique du Sud au XVIIème.
Cependant, au cours du XIXème siècle, les vignobles européens ont été décimés par le phylloxéra, puceron ravageur de la vigne. L’importation de plants américains, naturellement plus résistants, a permis de résister à l’insecte mais il a fallu plus de 30 ans à l’Europe pour surmonter totalement le fléau.
En 1945, après la création de l’INAO en 1936, le vignoble du Languedoc et ses terroirs extraordinaires commencent à être reconnus au niveau national. Les premières appellations en VDQS apparaissent sur tous les noms de terroirs, appellations qui se transformeront par la suite en AOP.
Depuis le début des années 1980, le vignoble languedocien connaît un grand remaniement tant quantitatif que qualitatif. Le Languedoc se réapproprie son terroir et entreprend une restructuration générale de son vignoble. A côté d’un arrachage massif des plants de vignes, les cépages typiquement méditerranéens sont développés en parallèle d’une réadaptation des cépages traditionnels et une optimisation de leur culture. Dès 1975, la sélection et des recherches sur la caractérisation des terroirs sont entreprises en Languedoc, accompagnées de recherches sur les modes de conduite des vignes, la maîtrise des rendements et de la vinification.
Cette stratégie qualitative de restructuration du vignoble languedocien aboutit à la classification progressive de son terroir en diverses Appellations d’Origine Contrôlée, garantes de la qualité et de l’authenticité des vins désormais offerts à des consommateurs nationaux et mondiaux de plus en plus exigeants et avides de qualité et d’originalité.
Le Languedoc poursuit sa révolution
De nos jours, de nouveaux enjeux se bousculent aux portes du vignoble languedocien. Les modes de consommation ont changé, la production de vins s’est internationalisée et avec cela de nouveaux défis sont à relever. Et c’est chose faite en 2007, année de l’avènement de l’appellation régionale AOP Languedoc, point d’orgue de la stratégie Languedoc lancée depuis quelques années par le CIVL. Elle devient l’appellation référence du socle de la réorganisation de l’ensemble de la gamme des AOP du Languedoc dont le principal objectif est d’assurer une meilleure visibilité au consommateur.
A présent la question essentielle à se poser est comment cette boisson multimillénaire va-t-elle encore évoluer ?
Merci pour les informations